| | Rencontre Brutale | |
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Invité Invité
| Sujet: Rencontre Brutale Jeu 22 Nov - 22:18 | |
| L'ennui naquit de l'uniformité Listen to Me Lorsqu’on a passé près de deux ans de sa vie à errer, sans but, sans motivation, à travers une ville vide à vos yeux, retrouver le bon chemin se révèle difficile. Trouver l’envie de se lever chaque matin parait impossible. L’ennui domine votre existence. La solitude est votre seul ami.
J’ai été plongé dans un de ces silences profonds auxquelles même des basses mises à pleine puissance n’auraient rien pu changer. Il n’y avait plus que moi, dans un appartement trop grand, sans rien ni personne. Mes Air Trecks, la chose qui m’avait auparavant sorti de la morosité, étaient maintenant rangés au fond du placard, comme enfoui au fond de mon cœur. Ce que je faisais de mes journées ? J’attendais. J’attendais qu’un évènement arrive. Un rebondissement dans cette vie plate. Une opportunité pour sortir enfin d’un isolement, d’une lassitude, d’un dégoût envers la société. Tout se passait bien pourtant avant que ça n’arrive. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Ce jour là, c’était encore une journée de merde qui s’annonçait. Je n’avais pas réussis à dormir à cause d’un cauchemar. Cela faisait déjà quelques nuits que je le faisais, il me poursuivait comme un chat après une souris. Allongé sur mon lit, les yeux grands ouverts dirigés vers le plafond, ma bouteille d’eau dans la main gauche, un joint dans la main droite. C’était devenu mon échappatoire. Tous les jours, il fallait que j’en fume un. Il me plongeait alors dans un état léthargique, loin de la réalité. Une autre dimension dans laquelle rien ne m’atteignait.
Ce matin, il était un peu plus de 11h lorsque je me décidai à me lever. Le pochon était vide, il fallait que j’aille me réapprovisionner. Je fila sous la douche, enfila des sous vêtements, un jean simple et un sweat avec des converses. Plus banal, tu meurs. Je n’avais aucune envie de faire des efforts. Je ne pris pas la peine de manger, je n’avais pas faim de toute façon. Je n’avais jamais faim. Dehors, l’air était frais. Je frissonna mais ne fit pas plus attention. Avec nonchalance, je me dirigeai vers l’endroit quotidien, où mon fournisseur se trouvait toujours. C’était une petite ruelle, éloignée d’une allée principale, où il n’y avait aucun passage. Entourée de bâtiments d’une dizaine d’étages, il était presque invisible aux yeux du reste du monde. Seul certaines personnes bien renseignées le connaissaient. J’entrai dans le passage et tombai tout de suite sur l’homme. Assis sur un banc avec deux de ses amis, il avait maintenant l’habitude de me voir. Je le salua d’un signe de tête et lui demanda directement ce que je voulais. Je n’allais pas par 4 chemins, je ne lui demandais pas non plus comment il allait, j’en avais rien à faire. Je voulais juste la marchandise. Je lui tendis l’argent, lui dit au revoir et m’en retourna. Je n’avais rien d’autre à faire dehors, autant rentrer et se poser devant la télé.
A croire que ce jour là, une force surnaturelle m’avait entendu. Mon train-train fut bousculé par une rencontre que je n’oublierais pas de sitôt. Je marchai, les mains dans les poches, le regard rivé sur le sol, ne voulant pas affronter le monde qui m’entourait. C’est pour cette raison que je ne vis pas la personne devant moi et que je le fauchai de plein fouet. Avec la violence du choc et mon gabarit de guêpe, je me retrouva directement au sol. Je poussai un petit cri qui devait sûrement être ridicule et leva la tête vers la personne qui, lui, avait l’air de ne rien avoir. - Heu … excusez moi ! |
| | | Kaimu Kokujin'
Messages : 11 Date d'inscription : 08/11/2012
| Sujet: Re: Rencontre Brutale Ven 30 Nov - 23:22 | |
| Tout se passe au ralenti. Il y a d'abord, la peur. La peur de ce qu'il va arriver, toutes les possibilités qui s'enchaînent et se confondent dans des myriades de destiné. La peur s'insère dans la scène et le temps semble ralentir un instant. Une courte seconde, me laissant le temps d'analyser toutes les probabilités pour en choisir une seule, qui quoi qu'il arrive, me sera fatale. Car après la peur, naît la douleur. Je tente d'esquiver sur le coté en plongeant mon corps vers la gauche. Mon poids bascule parfaitement, mon genou se plie idéalement, mon dos se courbe en parfaite synchronisation avec mes bras qui se lève pour protéger ma tête toujours droite. Mes yeux ne cessent alors de fixer la barre de fer qui doucement parcourt la distance qui nous sépare. Et je la vois pourfendre l'air qui hurle sa profonde déchirure, alors qu'un bruit plus sourd se fait entendre. Il y a d'abord l'onde sonore. Puis viennent les vibrassions. Mais l'adrénaline faisant, la douleur n'arrive pas de suite. Juste le temps de décocher un droit directe dans la mâchoire. Cette fois-ci c'est moi qui suit au ralenti et lui qui agit rapidement. Pas assez. Le temps que ses bras se remettent de l'élan du coup, sa garde et baissé. Mon envi de fuir enchaîne mon poing. C'est mon instinct de survit qui gagne et mes doigts se resserrent. Le poing s'écrase sur sa mâchoire, cherchant à transpercer les os qui se fissure et craque sous l'onde de choc. Je sens la chaleur de mes muscles me brûler de la nuque au poing droit. Le visage de mon adversaire subit le choc et dans l'élan, poursuit la course de mon poing. Le voilà déséquilibré, il perd ses appuies et tombe, lâchant la barre de fer sur le sol. Son genou heurte l'asphalte dans un bruit sourd. Sa hanche enchaîne, suivit de son coude puis son dos. La tête ne subira pas trop la chute. Quant à moi, la douleur me lance et me prive de mon bras gauche qui tombe dans le vide. Impossible de le faire se lever. Me voilà handicapé d'un membre, et encore un opposant à mettre à terre.
Il est plus grand que moi, plus robuste aussi. Je n'ai aucune chance, je le sais, et lui aussi en a conscience. Le bâtard sourit devant ma faiblesse. Mais il n'est qu'un homme et je n'ai aucune honte à user de tous les moyens pour survivre. La douleur me fait tituber. J'écarte mes jambes et courbe mon dos, laissant mon bras gauche pendre entre mes jambes, me servant de mes appuies pour me rétablir. Il avance doucement, sortant son poing américain, faisant craquer ses doigts alors que ses yeux fixent mon visage. J'y vois l'assurance qui me manque, la force que j'aurai dû avoir mais surtout, des événements prochains qui viendront détruire cette confiance aveugle qu'il a envers lui-même. Ne jamais baissé sa garde, voilà la règle d'or de tous les héros de manga que j'avais pu lire. La douleur s'en suit d'une peur plus grande. L'instinct de survis prévaut sur tout et je sens une force incompréhensible me prendre dans le ventre. Je la ressens, elle remonte, comme si j'allais vomir mes tripes, elle éclate la fermeture de mes lèvres pour jaillir. Un cri de mort qui précéda mon départ. Oui, j'étais à pied. Non, je n'avais pas de treck ce soir. Du moins pas sur moi mais dans ce sac que ces deux hommes voulaient me prendre. Mais au-delà de ces objets qui n'ont pour moi, pas grande importance, il y avait surtout une photo. La photo.
Mon bras droit saisit la barre de fer sur le sol. Mon bras devant mon visage, j'avançais vers cet homme qui me paraissait titan. Rien, c'est le temps qu'il fallait pour me décider. Où taperais-je ? Je le vis prendre appuie sur son pied droit, posant son pied gauche en arrière. Son bras gauche suivit sa jambe, j'eusse cru d'abord à un directe du gauche. Mais sa hanche pivota également et son bras droit se releva. En un rien de temps, j'avais pu voir que son attaque avait changé. Un coup de pied. Et la tournure de son pied laissait à présager un coup circulaire. Le choc était pour maintenant. Je le vit bander ses muscles. Quant à moi je tomba au sol, prenant appuie sur ma pointe pour me lancer vers l'avant au plus près de l'asphalte, vrillant légèrement sur moi-même. Le coup de pied passa au dessus de moi. Malgré ma tentative, son genou heurta mon nez qui craqua alors, déclencha une slave de douleur instantané. Mais la peine qui fut sienne alors était sans nul doute pire que la mienne. La barre s'était alors bloqué entre sol et son entre-jambe qu'elle avait heurté de plein fouet malgré tout. L'homme se plia de douleur, tombant sur moi. Mes deux jambes vinrent en obstacle, le faisant s'échouer sur le coté avant que je ne roule sur la droite, accourant vers mon sac et m'échappant de la ruelle où ne resterait pas longtemps les deux hommes.
Quelques lampadaires plus loin, me voilà de retour dans les rues illuminées et peuplés de la capitale. Le premier banc me servit alors de point de repos. Je resta là longtemps, le temps de retrouver quelques sensations dans mon bras endoloris qui peu à peu, était parcouru de quelques fourmillement. Quant à mon nez, il déversait son contenu sanguin en goutte régulière sur le sol grisâtre sur lequel je me posai. La douleur m'assaillait, tout en m'offrant un instant de répits immense au sein de la vie. Au cœur de cette souffrance, je retrouvai toutes les sensations de la vie. Et je me délecta de ce doux moment pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que je comprenne que si la douleur dans mon nez s'estompera dans quelques secondes. Mon bras quant à lui, serait l'objet de plusieurs soins nécessaires. J'usai de mon écharpe plié dans mon sac, comme d'un bandeau pour me maintenir le bras dans la meilleure des positions. Comme dans ses feuilletons téléviser traitant du domaine médicale, j'usai des moyens du bords pour freiner au mieux cette souffrance qui empirait. Je me relevai ainsi, portant mon sac à mon épaule, parcourant les rues de la ville en suivant les panneaux indiquant le CHU le plus proche.
La ville et sa population ne me laissèrent pas l'occasion d'attendre mon eden, qu'un nouvel événement percuta ma route. Une jeune femme était sorti de nulle part et m'avait percuté violemment. Mais c'est mon bras qui prit le plus fort du choc, laissant soin à mon pied gauche de stabiliser mon corps partant vers l'arrière. Je vis la jeune femme atteindre le sol sans pouvoir l'aider. Dans mon élan, je lui tendis la main alors qu'elle sembla s'excuser. Ou du moins, c'est ce que ses mots laissaient entendre, restaient à savoir ce qu'elle pensait réellement quant au sujet de la faute.
« Tu ne t'es pas faite trop mal ? Laisse moi t'aider, je sais que c'est embêtant de se relever avec des rollers. »
"Je donne mon âme à celui qui veut bien la prendre. Alors oui je plonge et tangue au grès des vents. Naître, souffrir et mourir pour finir dans les cendres. Est-ce un crime d'être aussi insouciant ?..." | |
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